Les origines de Soboyo
Comprendre la situation du Centrafrique *
Depuis la déclaration d’indépendance de la République Centrafricaine (RCA) en 1960, le pays est dans une situation politique instable et économique désastreuse. Aujourd’hui les conflits sont toujours responsables de nombreuses exactions, de violence de masse et d’un exode massif des populations. La présence d’une coalition militaire pour tenter de maintenir la paix et la mise en place d’un processus de désarmement des groupes armés restent malheureusement sans grands effets.
Aussi, la présence de Médecin Sans Frontière sur place nous donne une idée de l’urgence la situation. Pour preuve, ce court extrait d’un article sur le site de MSF en date du 11/05/2020 :
Les populations civiles sont victimes de violences de masse et d’exactions ciblées qui ont fait des milliers de morts et de blessés. Plus d’un million de Centrafricains ont fui les combats et les exactions, espérant trouver refuge dans des pays voisins, ou des enclaves (camps, quartiers et bâtiments protégés par des troupes internationales).
La population centrafricaine est largement dépendante de l’aide internationale pour sa survie et cette escalade de violence a des conséquences majeures sur la situation sanitaire du pays, l’un des plus pauvres au monde.
Source site internet Médecin Sans Frontières du 11/05/2020
* Note : Le Centrafrique au masculin est le nom décidé par son fondateur Barthélémy Boganda. Il avait envisagé une union des états de l’Afrique Centrale que son assassinat n’a pas permise.
A Bangui, des habitants résistent
Bangui, capitale de la République de Centrafrique, 2008 : dans un contexte économique et politique particulièrement difficile, plusieurs familles ayant un lien de parenté et disséminés dans plusieurs quartiers de Bangui se sont rassemblés pour créer une association du nom de leur aïeule commune « Soboyo », qui veut dire en langue Banda « assez de misère », autrement dit « nous vaincrons la misère ensemble ».Ce sont surtout les femmes qui sont le moteur de cette initiative. Elles veulent par là retrouver la solidarité, le sens de la responsabilité collective, le travail partagé, prendre résolument le contrepied du désarroi ambiant. Elles cherchent également à récupérer les jeunes orphelins de la famille devenus enfants de la rue pour les scolariser, leur donner le sens du travail, leur transmettre les valeurs et la culture de la famille. L’association représente une cinquantaine d’enfants et une trentaine d’adultes..
Des liens forts unissent Lyon et Bangui
Cette aïeule, dont le nom traditionnel est « Soboyo », est la grand mère de Yalita, co-fondatrice de Solidarité Soboyo à Lyon, plus précisément à Sathonay-Village. Ce sont donc des liens familiaux forts qui sont la base de l’association.
C’est le savoir-faire associatif de Yalita qui a été sollicité par Soboyo-Bangui. En effet, cette dernière avait déjà co-fondé l’association A-Ita-Ô à Bangui en faveur d’une maternité en manque de moyens matériels et financiers. Elle avait donc l’expérience requise mais surtout l’énergie et le cœur pour construire un projet de partenariat avec Soboyo.
Le Gospel : première pierre de l’association de Solidarité Soboyo
Il fallait donc trouver des idées pour soutenir Soboyo. Ce sont des amis de Yalita, bien décidés à la soutenir dans son projet, qui lui firent tinter la douce musique du gospel à son oreille. Musicienne dans l’âme ; Yalita faisait déjà partie d’un groupe de gospel. Sous l’impulsion de ses amis et à la faveur de rencontres fortuites, le premier concert de gospel des « Soboyo Gospel Singers » a eu lieu le 30 septembre 2012 . La première pierre de Solidarité Soboyo était posée, prémices de sa création officielle le 1er octobre 2014.
